Auteur : Un jour- un poème

  • J

    Manche Tage 

    Dieser war ein Donnerstag

    Vor sechs Jahren 

    Schreiben sich ein

    In deine Hardware

    Fragmentieren dein Leben in ein

    Vorher und ein Nie wieder

    Dein Leben ist jetzt klar definiert 

    Als Drama 

    (Welches nicht?)

    Und du tastest seither

    Auf all deinen Wegen

    Unsicher unstet nichts ist gewiss:

    Es könnte wieder

    Immer wieder einen solchen

    Donnerstag geben. 

    Es ist Angst 

    Natürlich ist es Angst

    Aber mehr als alles andere 

    Ist es die Leere 

    Die an einem Donnerstag begann

    Und nur ein Anfang war. 


    Il y a de ces jours

    -Celui-ci était un jeudi

    Il y a six ans-

    Ils s’inscrivent en toi 

    En ton disque dur

    Ils fragmentent ta vie

    En un avant et un plus-jamais 

    Depuis, ta vie est définie, clairement, 

    Comme drame

    (Comme toutes les vies?)

    Et depuis, tu tâtonnes 

    Sur tous tes chemins.

    Incertaine, instable, rien n’est sûr: 

    Il pourrait y avoir, de nouveau 

    et toujours un tel 

    Jeudi. 

    C’est la peur 

    Évidemment la peur 

    Mais plus que tout le reste  

    C’est le vide 

    Qui commença un jeudi

    Et ne fut qu’un début. 

  • Helsinki 25082025

    nach

  • Tallinn 2025

    réalisé par SPIELZEUG (Camsnap V105)

    mit

  • fool’s bitten 3

    08072025

    Wer steht mir im Weg zwischen Morgen und Nacht 

    Zwischen freundlich und nützlich-egal?!

    Wer hat nur einen Moment drüber nachgedacht 

    Warum ich da bin, ich bleibe? Zumal

    Mir sehr klar ist, wem ich hier im Wege steh 

    Und wer lügt, wenn er sagt, dass nicht 

    Wer erleichtert ist, wenn ich aus Wegen geh

    In die mit mir zu viel Schatten bricht. 

    Wer steht mir im Weg? Wer anders als ich? 

    Kann nicht gehen, kann nicht bleiben und so

    Treff ich überfällige Entscheidungen nicht 

    Und gehe Schleichwege irgendwo 

    Wo ich sicher bin, keinerlei Wege zu kreuzen 

    In niemandes Wegen zu stehen 

    Und dabei allen Gelegenheiten auszuweichen

    mir vielleicht in die Augen zu sehen. 

  • A fool’s bitten 2

    07072025

    A fool‘s bitten 2

    Im Gemüseladen ist jetzt

    Ein hippes Café

    Und der Eisladen im Gässchen 

    Hat sich eine Straße gekauft

    Der Dom steht neuerdings schattig 

    Und manche sagen gar,

    Das tat er immer schon.

    Sein Lächeln trägt halbseiden 

    Das tat es definitiv nicht immer. 

    Es ist nicht zu leugnen,

    Und zweifellos ist niemand schuld

    Außer du denn

    Nichts ist mehr

    Wie es beinahe gewesen wäre. 

    //

    //

    //

    L’épicerie est maintenant

    Un café branché 

    Et le glacier de la ruelle

    S’est acheté une rue

    Et la cathédrale trône à l’ombre 

    Certains disent même 

    Qu’elle n’a jamais bougé 

    Son sourire porte du blafard 

    Je suis sûre que ça c’est nouveau

    Il est évident 

    Et évidemment c’est la faute de personne

    Que toi car

    Rien ne va plus

    Comme cela a failli aller… 

  • A fool‘s bitten

    1

    Und warum sitzt du hier?

    Hast du kein Zuhause? 

    „Nicht hier,

    Hier habe ich 

    Keinen Ort,…“

    Sprach das Mädchen zu dem Mann

    Auf der Bank

    „An dem ich nicht einsam wäre.“

    „Und“, fragte der Mann

    Und hätte ihr gerne seine Tränen aus den Augen gewischt

    „Das macht dich nicht traurig?“

    Nein, sprach das Mädchen 

    (Und schnitt sich ihr graues Haar kurz)

    „Hier muss ich nicht versuchen

    Es zu ändern.“

    //

    //

    //

    Dis, pourquoi tu es assise ici?

    N’as tu pas un chez toi?

    Pas ici,

    Ici je n’ai pas 

    Un endroit,…

    Dit la fille à l’homme

    sur le banc

    où je ne serais pas seule.

    Et cela, demanda l’homme 

    il aurait aimé sécher ses larmes à elle dans ses yeux à lui

    ne te rend pas triste?

    Non – en coupant court ses cheveux gris:

    Ici, je n’ai pas besoin d’essayer 

    De le changer.

  • 06072025

    Sonntag

  • ce que l‘on ne peut dire

    05072025

    Nous la félicitons : sa fille a réussi le bac, et avec la meilleure mention possible en plus. Nous pensons qu’elle peut être fière, et nous demandons, par devoir presque, quels sont les projets de cet enfant si doué. Elle ira à la Sorbonne.

    L’enfant d’un autre collègue intégrera l’une des écoles de commerce les mieux classées.

    Mes collègues et moi sommes enseignants, fonctionnaires de catégorie A. Nos enfants obtiennent au moins un bon bac général et vont ensuite étudier dans les meilleures écoles et universités.

    Et pourtant, à l’émotion que suscite la fierté des mères et des pères – leurs enfants sont plus âgés que moi, ce moment m’attend encore, ou peut-être pas – se mêle un malaise bien réel. Parce qu’il soulève des questions que j’avais déjà rencontrées récemment à la lecture d’Édouard Louis et de Didier Eribon : la plupart des mères et des pères veulent ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants. Mais qu’est-ce exactement que « le mieux », et comment se mesure la fierté pour d’autres parents, ceux de catégorie B, C ou sans aucune catégorie ?

    Il ne s’agit même plus ici d’ascension sociale, mais de maintien de classe. Bourdieu, bla bla. Et déjà, écrire « Bourdieu », c’est se positionner de haut, c’est signifier qu’on a compris, qu’on a parcouru tout le chemin de la conscience de classe. On sait où est sa place privilégiée dans la société. Bravo ! Objectif de classe atteint.

    Et c’est précisément là que commence mon malaise, car : qu’est-ce que cela nous apporte à nous, et plus important encore : qu’est-ce que cela apporte aux autres, ceux des catégories B, C, ceux qui ne lisent pas Bourdieu, qui ne penseraient même pas à le lire, parce qu’ils ne le connaissent pas, parce qu’ils n’ont pas le temps, parce que parce que parce que ?

    Qu’est-ce que cela change pour eux, que d’autres soient conscients de leurs privilèges et puissent encore et toujours diviser le monde en catégories et en représentations ?

    Car s’ils savent tout cela, voient tout cela, comprennent que les classes existent, qu’il est difficile de les quitter, que leur reproduction est quasi automatique, pourquoi ne font-ils rien ? Pourquoi s’arrêtent-ils, se contentent-ils de regarder vers le bas : vers la pauvreté, la misère sociale et culturelle, qui ne devrait pas exister. Mais qui existe. Et qui existera toujours tant que nous, catégorie A, continuerons à travailler au maintien de notre classe et à ne pas remettre en question ses fondements.

    Édouard Louis écrit dans Monique s’évade comment il commande à sa mère un plat libanais qu’elle n’avait encore jamais goûté, et constate, presque surpris (« ma mère n’a jamais mangé libanais »), que la pauvreté, c’est aussi cela : ne jamais avoir goûté certaines choses. Alors, il lui offre cette expérience.

    Et c’est là que mon malaise s’est intensifié : c’est du paternalisme, celui d’un fils qui a réussi, envers sa mère restée dans la pauvreté. Sa réussite n’en brille que davantage, puisqu’il permet à sa mère de goûter un peu à ses nouveaux privilèges. Mais il ne se demande pas ce que sa nouvelle classe fait pour maintenir des gens comme sa mère dans la leur.

    « Bon, ça suffit maintenant », entends-je murmurer du coin droit de mon cercle d’amis de gauche. « On a quand même travaillé dur pour devenir ce que nous sommes. »

    C’est vrai. Mais que savons-nous du travail de celles et ceux qui ne sont pas arrivés là où nous, catégorie A, sommes ? Qui sommes-nous pour en juger, pour penser que nous avons fait plus, travaillé plus dur ?

    « Et n’aurions-nous pas le droit d’être fiers de ce que nos enfants accomplissent ? »

    Évidemment que ce n’est pas le sujet. Mais il est tout aussi évident que le contexte (catégorie A…) dans lequel nous évoluons et partageons cette fierté engendre de nouvelles contraintes, pour nous comme pour nos enfants, contraintes radicalement différentes de celles d’autres « classes ».

    Le fils ou la fille d’un fonctionnaire de catégorie A ou B peut-il/elle ne pas réussir le bac ?

    Les parents parleraient sans doute avec moins d’enthousiasme et de fierté des belles perspectives qui s’ouvriraient alors à leur enfant après cet échec. Et pourtant : leur classe, leur éducation, leur influence, leurs réseaux, et surtout leur sécurité financière garantiront malgré tout, dans la majorité des cas, un avenir solide à leurs enfants.

    Nous, leurs parents, le savons. Nos enfants le savent. Et ceux qui n’ont pas cette chance, eux aussi le savent.

    C’est cette prise de conscience – et le fait qu’elle n’ait rien de nouveau – qui est à l’origine de mon malaise.

    Je n’ai – bien sûr ! – aucune solution à ce problème, ni pour la pauvreté des uns, ni pour la richesse des autres. Je ne maîtrise même pas ma propre nausée lors de telles conversations.

    Je pense seulement, et je propose, que parfois, nous nous contentions d’écouter, de regarder, de poser des questions – surtout à nous-mêmes. Que nous mettions entre parenthèses, ignorions, et finissions même par oublier ce cercle d’amis de gauche et ses coins droits.

    Et, en cas de doute : que nous nous taisions.

  • worüber man nicht reden kann…

    05072025

    Wir beglückwünschen sie, ihre Tochter hat das Bac bestanden und noch dazu mit der besten möglichen Bewertung. Wir finden, dass sie stolz sein kann und fragen pflichtbewusst nach den weiteren Plänen des begabten Kindes. Es geht an die Sorbonne. 

    Das Kind des anderen Kollegen geht an eine der hochklassierten Wirtschaftsschulen.

    Meine Kollegen und ich sind Lehrer, Beamte der Kategorie A. Unsere Kinder machen einen mindestens guten Gymnasialabschluss und gehen an die besten Schulen und Universitäten studieren. 

    Und doch mischt sich in die Rührung über den Stolz der Mütter und Väter – ihre Kinder sind älter als ich, mir steht das noch bevor, oder nicht – ein deutliches Unbehagen. Denn er ruft Fragen hervor, die sich kürzlich auch beim Lesen von Edouard Louis und Didier Eribon schon stellten: die allermeisten Mütter und Väter wollen das Beste für ihre Kinder. Aber was genau ist das Beste und wie bemisst sich Stolz für andere Eltern, Kategorie B, C oder gar nicht? 

    Es geht hier nicht mal mehr um sozialen Aufstieg, es geht hier um Klassenerhalt. Bourdieu, bla. Und schon wenn man Bourdieu schreibt, platziert man sich von oben herab, man hat verstanden, man ist den ganzen langen Weg des Klassenbewusstseins gegangen. Man weiß um seine privilegierte Stellung in der Gesellschaft. Bravo! Man hat das Klassenziel erreicht. 

    Und genau da beginnt mein Übelsein, denn: was haben jetzt wir davon und wichtiger noch: was haben die anderen davon , Kategorie B,C, die Nicht-Bourdieu-Leser, die, die nicht mal auf die Idee kämen, Bourdieu zu lesen, weil sie ihn nicht kennen; keine Zeit für ihn haben, weil weil weil? Was bringt es denen, dass die anderen um ihre Privilegien wissen und die Welt in Kategorien und Vorstellungen noch immer spalten können? 

    Denn wenn die das alles wissen und sehen und verstehen: dass es Klassen gibt, die zu verlassen schwer ist, deren Reproduktion ein Quasi-Automatismus ist, warum tun sie nichts? Warum bleiben sie stehen und sehen nur nach unten: in die Armut, die soziale und kulturelle Misere, die nicht existieren sollte. Die jedoch existiert und immer existieren wird, solange wir, Kategorie A weiter am Klassenerhalt arbeiten und seine Fundamente in unserer Klasse nicht infrage stellen. Edouard Louis schreibt in „Monique s‘évade“ (Monique bricht aus) davon, wie er seiner Mutter libanesisches Essen bestellt, das sie noch nie gegessen hat und konstatiert von sich selbst überrascht (meine Mutter hat noch nie libanesisch gegessen), dass Armut auch bedeutet, manches noch nie probiert zu haben. Also schenkt er seiner Mutter diese Erfahrung. 

    Und da begann meine Übelkeit: das ist Paternalismus eines Aufsteigers seiner in der Armut verbliebenen Mutter gegenüber. Sein Aufstieg leuchtet um so heller, als er seiner Mutter anbietet, an seinen neuen Privilegien teilzuhaben. Er stellt sich nicht die Frage, was seine neue Klasse dazu beiträgt, Menschen wie seine Mutter in der ihren zu erhalten. 

    Nun hör aber mal auf, höre ich da aus der rechten Ecke meines linken Freundeskreises, wir haben schließlich hart dafür gearbeitet, dass wir heute sind, was wir sind. Haben wir, aber was wissen wir über die Arbeit derer, die nicht da angekommen sind, wir heute sind, Kategorie A, B…? Wer sind wir, das beurteilen zu können, wer sind wir, dass wir uns erlauben zu denken, wir wären mehr, hätten mehr getan, härter gearbeitet… ?!

    Und sollen wir etwa nicht stolz sein auf das, was unsere Kinder erreichen? 

    Natürlich kann es darum nicht gehen. Aber genauso natürlich generiert der Kontext (Kategorie A…), in dem wir uns bewegen und den Stolz auf unsere Kinder teilen, neue Zwänge für uns und unsere Kinder, die sich von denen anderer „Klassen“ radikal unterscheiden. Darf der Sohn, die Tochter eines Beamten der Kategorie A, B… das Abi auch einfach nicht schaffen? Zumindest sprächen Papa und Mama wohl weniger laut und stolz über die schönen Perspektiven, die den Sprössling nach dem Scheitern erwarten. Und doch: ihre Klasse, ihre Bildung, ihr Einfluss, ihre Verbindungen und nicht zuletzt ihre finanzielle Sicherheit wird ihren Kindern dennoch in den allermeisten Fällen eine solide Zukunft sichern. 

    Das wissen wir ihre Eltern und das wissen unsere Kinder und das auch die über uns, die das nicht kennen. 

    Das zu wissen und zu wissen, dass das immer so weiter gehen wird, steht am Beginn meines Übelseins. 

    Ich habe – natürlich! – keine Lösung für dieses Problem, nicht für die Armut der einen, nicht für den Reichtum der anderen, ich habe nicht einmal meine Übelkeit bei solchen Gesprächen im Griff. 

    Ich denke nur und schlage vor, dass wir manchmal einfach mal zuhören zuschauen, immer wieder Fragen stellen, und zwar vor allem an uns selbst. Dass wir unseren linken Freundeskreis und seine Rechten Ecken einfach mal ausblenden, ignorieren und am Ende vergessen. Und im Zweifelsfall einfach mal die Klappe halten. 

  • interlude

    02072025

    Pause nach dem Lauf

    bis zur Reise in die nahe Vergangenheit

    Ganz bald schon und

    hier auf dieser Seite

    souffler après la course

    jusqu’au début du voyage vers un passé proche

    a lire tout bientôt

    a cet endroit même